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Origine Kabyle
Origine du mot "Kabyle"
Le mot "kabyle" vient de l'arabe qabila (pl. qabail), "tribus". C'est le terme que les Européens ont utilisé au XVIIIe siècle pour désigner ces farouches montagnards qui portaient des noms différents en fonction des tribus auxquelles ils appartenaient.
Les arabophones, quant à eux, utilisaient le mot Zwawa, déformation de Agawa dont le pluriel Igawawen était le nom d'une très puissante et ancienne confédération composée de huit tribus organisées en deux confédérations :
- At Betrun (At Yanni, At Budrar, At Bu Akkach, At Wasio)
- At Mengellat (At Mengellat, At Bu Yusef, At Weqbil, At Attou).
Il semblerait que, dans l'Antiquité, les Igawawen aient porté le nom de Quinquegentiani, appellation administrative désignant cinq tribus (quinque gentes).
Une vieille légende rapporte en effet que ces montagnards descendent d'un géant qui eut cinq fils, lesquels formèrent les cinq tribus antiques (Boulifa, 1925), les fameux Quinquegentiani qui donnèrent tant de mal aux Romains.
Déformation d'Agawa donc, Zwawa a donné en français le mot zouave car les premiers fantassins étaient originaires de cette confédération.
Les Français n'ont fait que perpétuer une tradition déjà existante.
En effet, les Igawawen étaient déjà fort appréciés par les Beys et les Deys d'Alger et de Tunis.
source : tavlast.free.fr
Littérature kabyle : LIVRES ET ROMANS SUR LA KABYLIE
Lkuraj n tyazit /La brave poule : un conte bilingue d'Akli Kebaili.
"Ce conte allégorique représente l'espoir d'une société et d'une humanité sans frontière où chacun pourrait vivre dans sa culture et préserver son identité quelque soit le lieu qu'il a choisi comme résidence.
Résumé :
"Une poule trouvait la vie insupportable dans la ville hideuse où elle habitait. Elle voulait mourir mais finalement elle n'écouta que son courage pour combattre son mal par l'amour. Après bien des pérégrinations, elle mit au mond eun être hybride contenat les différentes formes de vie : humaine, animale et végétale."
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Jours de Kabylie, de Mouloud Feraoun, Charles Brouty.
Les récits regroupés dans ces jours de Kabylie apparaissent tels d'indispensables compléments au journal de Mouloud Feraoun et aux situations géographiques et narratives de son oeuvre romanesque. Les illustrations de Charles Brouty, fin connaisseur de l'Algérie, ne sont pas de simples « mises en images » mais s'intègrent véritablement au texte pour s'y fondre et lui donner du relief. Les visions des deux auteurs, l'artiste et l'écrivain, se mélangent ainsi et donnent à ce livre toute sa saveur; l'évocation de la Kabylie, de ses paysages comme de ses habitants, y prend une dimension aussi pudique et sensible que poignante.
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La Fatiha née en France et mariée et Kabylie
de Jamila Ait-Abbas.
Ce livre nous montre que des traditions ancestrales sont encore au goût du jour, que dans certaines populations, les femmes n'ont pas à exprimer leurs idées ou leurs choix. Très bien écrit, on se prend d'affection pour la jeune fille qui devient malgré elle une femme soumise mais qui, par son courage, arrive à s'en sortir.
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Histoire de ma vie
de Amrouche.
Une femme souffre en général dans sa vie, la nature l'a mal dotée.. l'homme l'a déformée... la société l'a chroniquée!
Et une femme kabyle quand elle est kabyle en gobe beaucoup plus.
Fathma Amrouche nous raconte dans un livre "passionnant" l'histoire de ses souffrances: l'histoire de sa vie, l'histoire de vie de toutes les femmes...
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Proverbes berbères de Kabylie: Texte berbère et traduction : inzan, de Ait Ahhmed-Slimani S.
Ces proverbes, outre leurs traits poétiques et métaphoriques, donnent une bonne illustration de la vie quotidienne et reflètent certains aspects culturels d'un peuple. Pour fustiger les bavardages inutiles, on compare une " langue bavarde " à " un agencement de pierres qui s'écroulent ". On respecte le bien d'autrui mais on cherche à sauvegarder ses propres intérêts. On critique les égoïstes et les richesses trop voyantes. On dénonce l'injustice et on vole au secours de celui qui a été mal récompensé. Au besoin, on fait parler certains animaux (l'âne, le boeuf, le chacal, la jument, le chien, le serpent) pour mieux blâmer l'ingratitude ou la méchanceté. On loue l'économie et le travail, on dénonce ceux qui profitent du labeur d'autrui.
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L'intelligence et la vivacité d'esprit, le courage et la prudence sont bien vus, au besoin on approuve la ruse. Les paroles méchantes " ne cessent de creuser " alors qu'une " blessure creuse mais guérit ", mais souvent il faut composer avec " les insultes qui ne sont que des mots ". On condamne les faux-dévots et ceux qui quémandent mais on offre de la nourriture à l'indigent du village ou au mendiant de passage. On égratigne les étrangers venus s'installer par l'usage de la force et qui cherchent ensuite à imposer leurs lois.
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Orgueilleuse Kabylie, numéro 4 : Générations mutants
de Abdelkader Chemini Shamy.
Syphax, depuis la fugue de sa soeur Nya, son aînée d'un an, ne regardait plus de la même façon ses parents ni le reste de la société. Ils étaient responsables, assurait-il, de toutes les déchirures subies par les enfants de sa génération, agressés chez eux comme dans la rue. Toutes les certitudes dont ils avaient été bercés dans leur prime jeunesse étaient à présent obsolètes, vides de sens. Leurs esprits étaient obsédés par toutes les promesses parentales non tenues et celles de ce pays natal, la France, affirmant qu'elles feraient d'eux des citoyens à part entière. Ces phrases étalées dans la presse nesignifiaient plus rien désormais. La manière dont on les dévisageait tous les jours arrivait à convaincre les plus réticents qu'on ne désirait guère leur présence ici, ...
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comme hélas dans le pays d'origine de leurs parents. Durant les séjours au village, ces enfants se sentaient autres, désignés du doigt, mutants nés d'une société hostile. En quête vaine de repères, ils étaient assurés de l'état d'esprit ambiant : on se serait volontiers passé d'eux... " Dorénavant, étaient-ils tentés de dire, nous agirons à notre guise, guidés par nos instincts soi-disant primitifs... Nous irons déchirer vos quiétudes, perturber votre ennuyeux quotidien. Votre confort égpïste vous préoccupe ? Croyez bien ! Nous nous appliquerons à vous faire endurer nos lois dévastatrices. réactives aux vôtres, qui nous dégoûtent. Nous serons ces barbares, ces casseurs qui vous empêchent de dormir, hantent vos rêves. Les dirigeants de cette société ont fait de nous des laissés-pour-compte. Aveugles et sourds à nos détresses, eh bien qu'ils payent !
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Contes magiques de Haute Kabylie
de Ait Mohamed Salima.
Pour " conjurer sa solitude, exorciser les démons de sa douleur et défier sa peur ", Salima Aït Mohamed nous offre tous les textes qui ont bercé son enfance. Au-delà d'une indéniable note orientale, ses contes kabyles nous montrent la permanence des passions, des désirs et des travers humains. Princes, sorcières, ogres, la Petite-Fille-aux-Cheveux-de-Lumière, la Princesse Clair-de-Lune, Charme-de-la-Vie, toute une galerie de portraits qui nous entraîne dans une véritable ronde magique. Amour, amitié, sagesse triomphent toujours des manouvres, des intrigues diverses, rongées par l'envie et la jalousie. C'est par la magie de ses contes que Salima Aït Mohamed nous propose la vision métaphorique d'un monde - le nôtre - où le bien et le mal, sans cesse, nous prennent à témoin, si ce n'est en otage.
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La kabylie, de Eugène Daumas.
« Qu'est-ce que la Kabylie? Qu'est-ce que cette contrée dont le nom a si souvent retenti dans la presse, comme autrefois dans nos discussions publiques? Qu'est-ce que cette région insoumise au milieu d'un pays qui, des frontières du Maroc à celles de Tunis, reconnaît notre pouvoir? Qu'est-elle au point de vue de la topographie, des habitants, de leurs moeurs, de leur organisation sociale et politique? Ces diverses questions empruntent un caractère d'actualité tout spécial à l'expédition qui vient d'être dirigée contre quelques tribus kabyles révoltées; elles en acquièrent un bien plus grand de l'intention annoncée, de compléter, au printemps, la conquête de ce vaste pâté de montagnes sur lesquelles nul, jusqu'à ce jour, pas même les Romains, n'a pu asseoir sa domination. » , Broché (7 février 2001).
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Chants berbères de Kabylie, de Jean Amrouche.
Comme les aèdes de sa terre, Jean El Mouhoub est chargé de transmettre un message... Son angoisse et son drame viennent de ce qu'il est un poète sans auditoire... " Je viens d'écrire ces lignes poussé par un instinct irrésistible. Je jette un appel sachant très bien que nul ne répondra. " Il répétera inlassablement qu'il est orphelin... : " Connais-tu mon père et ma mère ? Où me montreras-tu ma patrie ? Car je n'ai ni père ni mère, je suis orphelin sans patrie. " Jean a le don de la parole mais sa parole à lui reste sans écho. Le poète dans sa terre natale est regardé un peu comme un prophète : un " démon " l'occupe (en berbère on dit : l'habite), mais le poète " démoniaque " a droit en retour à la reconnaissance, presque à la vénération : c'est un protecteur - protégé, il est la voix (et la voie) du ciel, il est la parole du groupe qu'il représente et par lequel il est représenté ; il est démiurge,
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prophète, magistrat, ambassadeur, exorciste, il est clairvoyant, clairchantant... Il est la source à laquelle viennent boire les coeurs. Le poète n'est pas seulement poète (comme en Occident), " il participe d'un monde étranger... et supérieur au nôtre, quasi divin. Il est de l'essence des prophètes, c'est-à-dire des interprètes d'une puissance supérieure dont il n'est que la voix parmi nous. "
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La terre et le sang, de Mouloud Feraoun.
Un couple qui a quitté la France entre dans Ighil-Nezman, un misérable village comme il y en a tant sur les crêtes du haut pays kabyle. L'espoir d'une existence neuve a poussé au départ ses époux : Marie, jeune Parisienne que la vie a meurtrie, et Amer qui revient vivre parmi les siens. Marie mènera une vie paisible de recluse enviée. Amer s'éprendra follement d'une autre femme. Et la tragédie se nouera, violente, sauvage, dans le décor de ces montagnes peuplées d'hommes rudes et fiers, au coeur de ce mode berbère qu'ignore l'Europe, et dont Mouloud Feraoun nous révèlent la vie la plus secrète. Roman de 1953 qui aborde la vie dans l'immigration et celle d'un foyer franco-algérien dans les montagnes de Kabylie.
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La poésie Kabyle
Poésie de la guerre et de l'amour - La Poésie Kabyle : Les plus anciennes transcriptions de poèmes kabyles en caractères latins remontent au début du siècle dernier, à 1829 plus exactement, et sont dues à l'Américain W. Hodgson. Elles font partie de sa Collection of Berber Songs and Tales, dont le manuscrit original se trouve à la bibliothèque de la Société asiatique de Paris.
Ce n'est que trente-huit ans plus tard, en 1867, qu'Adolphe Hanoteau, alors colonel commandant la place de Fort-l'Empereur, publiait ses Poésies populaires de la Kabylie du Djurdjura, texte et traduction. En 1899, J. D. Luciani faisait paraître un recueil de poèmes historiques d'Ismaïl Azikkiou. Enfin, en 1904, et pour la première fois semble-t-il, un Kabyle, Si Amar ou Saïd dit Boulifa, offrait au public un Recueil de poésies kabyles qui allait devenir le livre de poésie par excellence, à cause sans doute de la place faite au plus grand poète kabyle connu, Si Mohand ou M'Hand, mort en 1906. Depuis, il n'yeut plus de publication notable.
Les quelques rares personnes qui s'intéressèrent à la poésie kabyle se contentèrent d'offrir des traductions sans jamais les faire accompagner du texte dont ils ne possédaient pas les... manuscrits. Ce fut le cas de Jean Amrouche en 1939 et de Pierre Savignac en 1964.
POESIE ET CONTE KABYLES : de Si Mohand à Slimane Azem
Il n'existe pas de mot kabyle pour désigner exclusivement la poésie. Chaque genre a son nom propre. Le poème épique est dit taqsit (histoire, geste), le poème lyrique asfrou (élucidation) et la pièce légère izli (courant d'eau). Cependant, le mot asfrou tend de plus en plus à désigner le poème sans distinction de genre et, au pluriel, isfra, la poésie en général. Cette spécialisation est confirmée par l'usage que les poètes épiques faisaient du même mot dans leurs exordes qui débutent parfois par ce vers : « A yikhf iou refd asfrou » (« Ô ma tête, fais jaillir un poème »). Par ailleurs, le verbe sfrou (démêler, élucider, percer l'inconnu), employé sans complément, est consacré dans le sens exclusif de dire ou réciter des vers, de la poésie, quel qu'en soit le genre.
Le taqsit , à thème historique, était très répandu dans le milieu tribal kabyle. Chaque confédération, chaque tribu, parfois même chaque village avait son ou ses bardes, dont la fonction consistait à composer des chants dans lesquels il glorifiait les exploits du groupe, immortalisait les héros et stigmatisait les lâches, ou se lamentait après une défaite et décrivait les horreurs de la guerre, etc. Le poème pouvait être chanté, psalmodié ou tout simplement récité. Des fragments sur la chute d'Alger en 1830 et sur la lutte soutenue par les Kabyles durant tout le XIXe siècle pour sauvegarder leur indépendance fournissent une idée de ce genre en voie de disparition. Le soulèvement de 1871 en particulier inspira de nombreux poètes, notamment Ismaïl Azikkiou, mort à la fin du siècle dernier. Dans les vers qui suivent, il décrit un peuple vaincu, écrasé, désemparé, une société dépossédée de tous ses biens, menacée de désagrégation, ses hommes ayant renoncé, au nom d'un sauve-qui-peut flétri par le poète, à la tradition de l'assistance mutuelle et de la fraternité :
Ils ont semé la haine dans les villages ;
Nous l'avons engrangée, et il en reste encore ;
C'est comme l'abondante récolte d'un champ fraîchement incendié.
Quand l'impôt de guerre nous affola,
Nous jetâmes tout sur l'aire à battre,
Chacun renia son propre frère.
Le mauvais sujet eut la préférence ;
Le noble fut humilié.
Chaque jour apportait son lot de soucis ;
Mais personne ne s'ouvrait à personne.
Et pourtant les malheurs fondaient de toutes parts.
Terrible fut l'année 1871
Annoncée par le Livre [sacré] :
La justice s'évanouit ainsi que la vérité.
Il n'y a là ni « grossier sensualisme » ni « obscénités de bergers », auxquels certains voudraient réduire la poésie kabyle.
L'asfrou ou poème lyrique est le genre le plus pratiqué. Le rythme de ses vers ainsi que la distribution de ses rimes se retrouvent dans le long poème à thème historique dont il semble descendre. Il ne s'en distingue que par les thèmes et par la brièveté. Il est généralement composé de neuf vers groupés par strophes de trois. Les deux premiers vers des trois strophes, de même quantité syllabique, riment ensemble, tandis que les troisièmes, plus courts, sont affectés d'une seconde rime. Incontestablement, son vers, de cinq ou sept pieds, a quelque chose de « soluble dans l'air », suivant l'expression de Verlaine. Il semble convenir à une langue qui procède par juxtaposition et répugne à la période, au style dépouillé du langage parlé, à une pensée qui s'exprime tout naturellement par des traits vifs et courts. Certains on vu dans le neuvain un signe de décadence de la poésie kabyle. La poésie étant l'art de vouloir saisir la vérité en peu de mots, on peut penser au contraire qu'il traduit une évolution heureuse. Ainsi, Si Mohand, vieilli, atteint d'un mal incurable qui serait l'impuissance, saisi de remords, trouve des accents émouvants pour résumer en neuf vers toute sa vie passée et présente :
Mon cour se couvre de nuages,
De larmes il déborde
Au souvenir de mes épreuves.
Ma confession fait trembler les montagnes
Et rouvre les plaies de mon cour.
J'ai tout consacré aux plaisirs des filles,
Et, marqué au sceau d'un destin funeste,
Je n'eus point de chance.
Ah ! vivre seulement un jour de bonheur !
El-Hossein, contemporain du précédent, à l'aide d'une image simple et progressivement développée, parvient à communiquer l'horreur de son agonie :
Mon cour s'en va goutte à goutte
Comme une bougie
Emprisonnée dans une lanterne.
Elle brûle et se consume,
S'étiole dans la chaleur étouffante,
Et décline, lentement, lentement.
Bientôt le vide à sa place,
Sa lumière s'éteint,
Et ce sont les ténèbres.
L'izli est le poème léger et toujours chanté. Il n'a pas de forme fixe. Généralement court, trois à six vers, rarement davantage, il est fortement rythmé. À l'inverse des deux genres précédents auxquels s'adonnent des artistes bien connus et fort honorés, il est toujours anonyme, peut-être à cause de la verdeur de son langage qui l'apparente à la chanson dite grivoise.
L'évolution du conte
À l'exemple de tous les peuples, les Berbères ont leurs contes merveilleux et leurs contes d'animaux. L'historien Ibn Khaldun fut particulièrement frappé, au XIVe siècle, par l'abondance de récits légendaires circulant parmi eux. Après en avoir résumé un, il conclut : « De semblables récits sont en si grand nombre que si l'on s'était donné la peine de les consigner on en aurait rempli des volumes. » Certains de ces récits subsistent, mais, comme pour la poésie, les Kabyles ne songèrent jamais avant le XIXe siècle à les transcrire. Plus que la poésie, ils demeurent encore rivés au domaine de l'oral, peut-être à cause de leurs fonctions, de leur évolution lente et des interdits dont ils sont frappés. Les premiers contes kabyles transcrits en caractères latins par W. Hodgson au début du siècle dernier n'ont pas encore été édités. Il en est de même des trois cahiers de Contes populaires de la Kabylie du Jurjura dont le père Rivière donna une traduction partielle en 1882. En 1897, Leblanc de Prébois en publiait quelques-uns accompagnés d'une traduction. Mais le grand mérite dans cette entreprise de sauvetage revient incontestablement à Auguste Mouliéras qui, entre 1893 et 1897, faisait paraître deux gros volumes de textes kabyles sous le titre de Légendes et contes merveilleux de la Grande Kabylie, dont Camille Lacoste a donné une traduction intégrale en 1965. Depuis 1945, de nombreux contes kabyles ont été publiés dans le Fichier de documentation berbère de Fort-National, que dirige le père Dallet.
Le conte kabyle baigne dans une atmosphère de culture orale ; il instruit et peut intervenir à tous les niveaux de l'activité sociale. Il n'est pas rare, par exemple, qu'une assemblée de Kabyles débute ou se termine par un épisode de conte. Même les contes d'animaux, réputés pour leur gratuité, portent en eux le souci moralisateur propre au caractère kabyle. Tous sont dits en une prose dont la dimension esthétique n'est pas consciente. On ne peut pas nier qu'il y ait eu dans le passé volonté de bien dire. Quand le récit est transmis dans sa forme ancienne, ou reconstitué, il s'en dégage un net souci de structure logique et la langue en est relevée sinon recherchée, sans que cela nuise à l'une de ses qualités essentielles, la spontanéité. Ces qualités sont sensibles dans les récits mis au goût du jour depuis un peu plus d'un siècle. D'ailleurs, le conte, qui a déjà subi des dégradations, semble engagé, bien que timidement, dans une voie qui pourrait déboucher sur la naissance d'une prose consciemment élaborée. Le mérite en revient à Bélaïd Aït Ali, dont les pères Blancs ont publié, en 1964, Les Cahiers ou la Kabylie d'antan. Dans une prose empruntée au conte, mais retravaillée et soumise à la contrainte qu'impose la volonté de l'écrit littéraire, ce Kabyle de culture française a raconté des histoires qui tiennent à la fois du conte, du roman et de la confession, Déjà avant lui, mais avec moins de talent, Belkassem Bensédira avait, à la fin du siècle dernier, écrit des fables anciennes dans une prose littéraire. Ces deux tentatives demeurent encore isolées, de même que celle de Boulifa qui, au début de ce siècle, a composé un ouvrage en prose sur la Kabylie. La prose de ces trois pionniers se situe à mi-chemin entre celle du conte, dépouillée et concrète, et une prose moderne, imagée et plus intellectuelle. La littérature
kabyle ne survivra que dans la mesure où cette tendance s'affirme et se développe. L'assouplissement de leur langue par la pratique permettra alors aux Kabyles d'accéder à la culture à travers leur moyen d'expression naturel.
Source: E. U
Le cinéma kabyle : Machaho
Un paysan Kabyle, Arezki, recueille un jeune homme (Larbi) mourant et le ramène à la vie. La fille d'Arezki fille s'éprend et Larbi tombe amoureux - Le cinéma kabyle
Mais lorsque Larbi est rétabli et quitte la famille, avec une promesse de revenir, il laisse derrière lui Feroudja enceinte. Quand Arezki comprend ce qui s'est passé, il promet de briser les liens qui enchaînent désormais sa famille au déshonneur. Le voyage du père honnête (interprété par Belkacem Hadjaj) à la recherche de Larbi est semé de brigands et de souffrances et il devient obsèdé par l'idée de meurtre. "Machaho" est un mélodrame, une quête qui fait penser à un épisode de notre mythologie grecque, avec ses explorations de la nature humaine et sa morale. Réalisé après "La colline oubliée" et avant "La montagne de Baya", c'est l'un des tout premiers films en langue berbère.
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